Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Ayrault à Matignon: premier "hollandisme"

Après une journée de travail, en allumant la radio dans ma voiture, j'entends la nouvelle: "En fin d'après-midi, Jean-Marc Ayrault a été nommé Premier ministre par François Hollande, officiellement investi ce matin". Mon sentiment est alors partagé: le député-maire de Nantes n'était pas mon favori (pour le symbole d'un binôme paritaire au sommet de l'exécutif, j'aurais préféré Martine Aubry) mais sa nomination constitue, à mes yeux, un "hollandisme". La décision du nouveau chef de l'Etat est, au final, sans surprise et sans "saveur". J'ai l'impression, avec François Hollande, que le président de la République suit sa logique, ne cherche pas à faire un "coup médiatique" et prend des décisions à la fois réfléchies et cohérentes. Le choix de celui qui a dirigé le groupe PS à l'Assemblée pendant quinze ans (depuis la cohabitation de 1997 jusqu'à ce jour) correspond, exactement, à ce que l'on attendait d'Hollande. D'une part, M. Ayrault répond aux critères fixés lors de la campagne: "Je choisirais quelqu'un qui sait rassembler les socialistes et la gauche; quelqu'un qui me connaît et avec qui j'ai de bonnes relations". Complices depuis le temps de la cohabitation (où l'un dirigeait le parti et Hollande-et-Ayrault.jpgl'autre le groupe parlementaire), François Hollande et Jean-Marc Ayrault affichent depuis des années leur complicité sur les rangs de l'Assemblée (photo).

 

Leurs points communs les ont progressivement rapprochés: élus fortement implantés en province (le président en Corrèze dont il a occupé toutes les grandes fonctions: maire, député, conseiller général; le nouveau Premier ministre en Loire-Atlantique où il est élu, sans discontinuer, depuis 1986, comme député et, depuis 1989, comme maire de Nantes); pas d'expérience ministérielle mais, à leurs places respectives entre 1997 et 2002, fortement associés aux décisions du gouvernement Jospin. Ils ont donc pour eux de compenser cette inexpérience par leur pragmatisme et leur volontarisme politique (pour appliquer le projet du "changement"). D'une certaine manière, M. Ayrault est à M. Hollande ce que François Fillon fut à Nicolas Sarkozy: un chef de gouvernement qui travaillera, dans l'ombre, pour conduire, avec la majorité, les réformes à mener. Un peu "austère" pour certains, le maire de Nantes ne cherchera pas la popularité et fera le boulot qui lui est dévolu. Une fois passé la (relative) "déception", donc, j'espère que ce tandem, sérieux et complice, fera avancer la France, mènera les réformes avec courage et détermination, sans oublier de composer un gouvernement équilibré, paritaire mais pas trop nombreux.

 

Demain matin, M. Ayrault accèdera donc à l'hôtel Matignon à 10h. Il disposera de la journée pour former son gouvernement qui, deuxième "hollandisme", pourrait ne pas susciter de grandes surprises. Certaines nominations paraissent évidentes:

- Martine Aubry, n°2 du gouvernement, ministre (d'Etat?) de l'Education, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports;

- Manuel Valls à l'intérieur;

- Pierre Moscovici aux Affaires étrangères (après les Affaires européennes, dans le gouvernement Jospin) en place d'un Laurent Fabius, précédémment pressenti, qui recevrait la Défense;

- Marisol Tourraine aux Affaires sociales;

- Michel Sapin à l'Economie, tandis qu'Arnaud Montebourg récupérerait, logiquement, un ministère de l'Industrie (ou de la Réindustrialisation);

- Le radical Jean-Michel Baylet à l'Agriculture...

 

... Confirmation demain dans l'après-midi. Avec peut-être quelques surprises, notamment pour faire entrer quelques femmes (Filipetti, Batho, Duflot...) sans les cantonner à des secrétariats d'Etat de seconde zone ! Déjà, François Hollande est critiqué: à droite et au FN, on dénonce le choix d'un homme condamné par la justice pour "favoritisme" (ce qui empêcha M. Ayrault d'obtenir un porte-feuille dans le gouvernement Jospin, en 1997). Effectivement condamné pour ne pas avoir mené un appel d'offre pour un marché nantais, le nouveau Premier ministre a "payé sa dette" et ne peut plus en être accusé... Dommage que l'UMP n'applique pas aux siens (M. Juppé a, lui aussi, été condamné pour des faits encore plus graves... et n'est pas le seul !) la même rigueur ! Balayons ces polémiques. Laissons à Jean-Marc Ayrault l'occasion de faire ses preuves. Il a, pour l'instant, ma confiance... en attendant de recevoir celle d'une majorité de députés en juin.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article