Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Pour un monde pacifié et sans armées

Aujourd'hui, 14 juillet, la France célébre son armée et rend hommage à l'Inde. Le traditionnel défilé militaire, sur les champs-Elysées (qui se déroule depuis moins d'une heure), vise à célébrer l'unité nationale, ainsi qu'à se remémorer ce grand moment qu'est la Révolution dans l'histoire de notre pays. Ouvert par la patrouille de France (photo), il est également l'occasion de faire corps derrière le chef de l'Etat, chef des armées, seul habilité à faire usage du fameux bouton de l'arme nucléaire pour sauvegarder l'intégrité de notre territoire. Comme chaque année, un hommage spécifique est rendu à plusieurs corps militaires, à l'occasion de l'anniversaire de leur création et pour saluer leur utilité: ainsi, en cette année 2009, ce sont les marins-pompiers de Marseille, impliqués tant dans la lutte contre les feux de forêts qui touchent l'espace méditerranéen chaque été que dans la protection des touristes en mer (plaisanciers ou baigneurs dans les innombrables criques de la région), qui ont été mis en avant pour fêter leur 70ème anniversaire. Donc, plus qu'une célébration de l'armée en tant que telle, ce sont les talents et les multiples utilités des militaires qui sont aujourd'hui salués. Il n'en demeure pas moins que le caractère militaire de cette fête, qui est une généralité pour pratiquement toutes les fêtes nationales à travers le monde, ne colle pas très bien avec l'esprit de ce qui devrait être une fête populaire. Heureusement, pour assurer la partie "amitié entre les peuples et désir de paix", le concert gratuit - invention de N. Sarkozy -, assuré cette année par Johnny, cloturera la journée.
 
Vient alors une question: comment le Costa Rica, l'Islande, Andorre ou Panama célèbrent-ils leur fête nationale respective? Ces quatre pays, qui ne sont pas les seuls, ont en effet la particularité de ne pas avoir d'armée, le Panama (célèbre pour son canal, en Amérique centrale) l'ayant dissous en 1990 pour confier aux forces de l'ordre traditionnelles le soin d'assurer la sécurité du pays. Et si ces petits Etats étaient à l'avant-garde de ce que pourrait être le monde meilleur du XXIème siècle que nous souhaitons construire? Et si la pacification du monde ne pouvait passer que par la démilitarisation des Etats? On est là dans l'utopie absolue. Dans le monde de l'après-11 septembre, où les mouvements terroristes sont de plus en plus dangereux, il semble tout simplement impossible, pour les grands Etats, de supprimer leurs armées... Mais nous nous trouvons là devant un véritable casse-tête: les Etats dits voyous, pour reprendre la terminologie bushiste, multiplient les provocations, consolident leurs forces militaires et, en vendant leurs matériels ou leur technologie, contribuent à la prolifération des armes les plus modernes. Ainsi, sans parler du nucléaire - auquel tout le monde pense, évidemment -, les spécialistes des mouvements terroristes font remarquer que ceux-ci sont de mieux en mieux équipés, des talibans aux combattants irakiens, tamouls ou encore somaliens. Face à cette menace, il existe deux postures: ou l'on renforce la militarisation de nos Etats pour nous sentir mieux protégés (c'est ce qui se passe depuis 2001, date à partir de laquelle les budgets militaires des Etats occidentaux ont commencé à considérablement augmenter), ou l'on choisit de donner l'exemple en réduisant nos propres forces en espérant que les risques diminueraient en conséquence.
 
En matière de prolifération nucléaire, face au double péril iranien et nord-coréen, Barack Obama a plusieurs fois semblé vouloir emprunter la deuxième voie. Le président américain, au pouvoir depuis moins de six mois, a déjà proposé de réduire les arsenaux nucléaires des puissances "officielles": ainsi, lors de son récent déplacement à Moscou, pour y rencontrer le président Medvedev, les deux hommes auraient convenu de réduire leurs arsenaux. Quelques chiffres pour bien comprendre les enjeux (source: le Monde Dossier et Documents, numéro de juillet): Etats-Unis et Russie, héritage de la guerre froide oblige, concentrent 24500 des 25630 armes atomiques recensées dans le monde, soit plus de 95% du total. L'objectif du président américain est de limiter à 1000 têtes nucléaires les arsenaux des deux pays, soit le triple de ce que possède la 3ème puissance nucléaire qu'est la France (avec 320 têtes recensées). La stratégie américaine est simple: en menant un tel programme, les Etats-Unis souhaitent montrer l'exemple et envoyer des gages de bonne volonté à Téhéran et Pyong-Yang pour freiner les ambitions de ces deux pays. Le but final étant de dénucléariser la planète comme le traité de non-prolifération, qui interdit à ses signataires de transmettre leurs connaissances scienfitiques sur le nucléaire militaire, le détermine depuis 1968. Il faut dire que si le monde était débarassé de cette arme, qui sert surtout à la dissuasion, on écarterait le risque de catastrophes humanitaires jusque-là inconnues car, si elle est utilisée, on basculerait tout simplement dans l'horreur. La responsabilité de nos dirigeants est donc de nous prémunir de ce risque... tout en ayant à l'esprit que la dénucléarisation doit faire partie d'une stratégie plus globale de pacification des rapports entre toutes les nations (ce qui suppose par ailleurs une ONU plus forte).
 
Ce qui est possible pour les armes nucléaires l'est-il pour l'armée conventionnelle? Peut-on croire en la possibilité d'un monde débarrassé de toute force militaire? Une chose est sûre: si cela doit se faire, elle doit consister en un effort généralisé et partagé par tous les pays, sans exception. Ainsi, la demande de Netanyahu de bâtir un Etat palestinien démilitarisé (une des nombreuses conditions qu'il pose à l'ouverture d'un débat sans marge de manoeuvre au Proche-Orient !?) n'a, pour moi, pas de sens si en parallèle une démilitarisation de la région n'est pas clairement envisagée. Et c'est là que mon côté pessimiste ressurgit: s'il y a de bonnes volontés indéniables, de très nombreux obstacles empêcheront, au final, cette démilitarisation générale. A moins qu'en plus des Etats-Unis, de nombreux Etats choisissent également de donner l'exemple pour prouver que ce n'est pas une utopie irréalisable. Je pense, vous l'aurez peut-être compris, à l'UE: et si l'Europe donnait l'exemple en construisant une force de maintien de la paix, formée de contingents fournis par tous les Etats membres, et qui ne soit donc pas une armée en tant que telle? Et si l'amitié franco-allemande, mise en lumière par la présence d'un bataillon binational lors du défilé d'aujourd'hui, servait de point de départ? Pour cela, il faudrait accepter de réduire le budget consacré à l'effort de défense: j'en suis un fervent partisan. La mise en commun de nos forces, parce que nos armées n'ont plus vocation à s'affronter, mais à coopérer dans un monde toujours dangereux, permettrait de réaliser des économies pour désendetter notre Etat. Pour l'heure, seule l'extrême gauche a déjà évoqué cette possibilité, Olivier Besancenot ne cachant pas un anti-militarisme peut-être excessif. A part lui, aucun homme politique, y compris de gauche, n'aura le courage de le proposer ! A moins que la réforme Sarkozy de l'armée, qui consiste en des suppressions de postes (c'est son credo !) et des fermetures de sites (comme pouir l'hôpital), n'en soit une illustration. Si c'est le cas, c'est un 1er pas...
 
Dès lors, faut-il se désoler du fait qu'une démilitarisation progressive ne soit même pas évoquée, ou est-ce tout simplement impensable? Je vous invite à répondre aux questions que soulève cet article. C'est en effet à partir de cette réflexion, en ce 14 juillet, que je vous propose de prendre part à deux nouveaux débats, sur le forum de la communauté "Pour un monde meilleur". Rendez-vous sur la page du forum (en cliquant ICI ou à partir de la page d'accueil du blog Jes6) et postez-y votre réponse à ces deux questions: bien que souhaitable, un monde désarmé et dénucléarisé est-il possible? Faut-il juger George W. Bush, et son administration, pour crimes de guerre et contre l'humanité?
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Je me suis posé la question de savoir s'il fallait diminuer notre budget militaire, j'ai longuement hésité et finalement j'en suis arrivé à la conclusion qu'il faut au moins le laisser tel quel si ce n'est l'augmenter. Mais l'augmenter pour moderniser, former et donc améliorer notre armée - qui me semble déja être pas mal du tout du point de vu des compétences du moins! -. Le risque comme tu l'as dis, s'accentue chaque jour un peu plus alors il serait suicidaire de baisser le budget en ces temps...instables!En revanche oui je suis favorable à une diminution du nombre de têtes nucléaires de la Russie et des EU. Même en garder 1000 me semble énorme mais bon ça serait déja un effort considérable. Pour ce qui est de créer une force pacifique européenne j'y suis pas vraiment favorable car il y a déja les casques bleus et j'avoue préférer une " armée " puissante, légitime et reconnue que plusieurs bataillons. En revanche totalement d'accord pour mettre en commun une partie de nos dépenses militaires notamment des portes avions...
Répondre
A
<br /> Comme toi, je me suis posé cette question. Je trouve que la solution d'une armée européenne, qui permette la mise en commun de nos moyens (tant logistiques qu'humains, matériels ou financiers)<br /> constitue, aujourd'hui, la meilleure piste d'une diminution sensible des budgets militaires dans tous les pays de l'Union. L'exemple des porte-avions est, sur ce point, tout à fait pertinent.<br /> <br /> C'est une piste à explorer... Mais il ne faut pas, compte-tenu du contexte global, réduire unilatéralement nos forces militaires si c'est pour réduire notre niveau de sécurité. Ce serait en effet<br /> suicidaire.<br /> <br /> <br />
S
Veuillez excuser mon insistance, Aurélien, cependant, les Palestiniens n'ont pas l'objectif de parvenir à la paix mais de détruire l'Etat souverain et autonome non régi par des musulmans. Les médias arabes, l'enseignement scolaire, les persécutions contre toute forme d'opposition montrent qu'il n'y a guère de "proposition alléchante" qui puisse les satisfaire. Au fond, le discours de Netanyahu est une réponse aussi à Obama et contient un message : Fini les vaines déclarations, la paix c'est le renoncement définitif aux attentats et aux violences antijuives. Les négociations appartiennent à une autre sphère, celle des diplomates. On constate surtout que Abbas refuse un Etat pour les Juifs, car cela reviendrait à renoncer à la conquête de l'ensemble du territoire du Jourdain à la Méditerranée... Au plaisir de vous lire. A bientôt
Répondre
A
<br /> <br /> Merci de ces précisions. Nous aurons l'occasion d'en débattre encore plus longuement. Je "programme" un article sur le thème pour la fin de semaine.<br /> <br /> <br /> <br />
S
Disons que je trouve au contraire que face aux bonimenteurs de la gauche israélienne, Netanyahu est pragmatique, et finalement parle des véritables conditions de la paix. Pas celles sur papier, comme à Oslo, qui a conduit à des années d'attentats et de violences, mais des conditions concrètes. Pour tout vous dire, c'est à la suite d'un effort de documentation constant que j'ai pu me faire cette opinion sur le conflit au proche-orient. Ce n'est ni par attache religieuse ou personnelle, mais en tant que citoyen qui s'est intéressé à la situation et a cherché à aller au delà des sources classiques sur la question. Et quelle stupeur quand j'ai découvert que les Israéliens présentés comme des brutes barabes et sanguinaires avaient dès la création d'Israel étaient attaqués, et avaient dû constamment lutter pour la survie de ce tout petit pays...
Répondre
A
<br /> Netanyahu me fait penser à Sarkozy. Il annonce des discussions mais dit, avant même qu'elle ait commencé, quel devra en être le résultat. Au final, cela se résume à entériner ce qu'a décidé<br /> unilatéralement le "chef". La méthode ne me semble pas la plus pertinente pour résoudre un conflit de cette importance, car l'autre partie n'est pas forcément mise en confiance. Au moins<br /> a-t-il réussi à faire des Palestiniens des partenaires arc-boutés sur leur position, le président Abbas s'étant précipité pour rejeter le plan du premier ministre israélien. Vue de Palestine, cette<br /> proposition n'est pas alléchante.<br /> <br /> Je vous promets de me documenter encore davantage pour vous livrer, de manière détaillée, mes impressions sur le sujet. Rendez-vous la semaine prochaine ! En tout cas, Sacha, merci de vos<br /> remarques...<br /> <br /> <br />
P
La France qui est l'un des plus grands exportateurs d'armement au monde avec les Etats Unis et la russie étalera demain son savoir faire sur les champs elysées. Malgré la crise, le secteur se porte bien et notre pays fournit l'essentiel de l'Afrique, la Lybie de Khadafi, les Emirats Arabes Unis lien http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14081. Des régimes souvent peu ragoutants qui bénéficient de l'appui logistique et d'une aide militaire conséquenteCe sera l'occasion pour l'actuel président de la république de faire la promotion du Rafale lien(http://fr.wikipedia.org/wiki/Dassault_Rafale  )à l'Inde qui est l'invité d'honneur et de convier l'Otan à la cérémonie, (lien http://www.lefigaro.fr/politique/2009/07/13/01002-20090713ARTFIG00172-14-juillet-l-inde-invitee-d-honneur-du-defile-militaire-.phpce +http://www.lejdd.fr/cmc/international/200929/14-juillet-sarkozy-cajole-l-inde_229270.htmlce )ce qui signifie la fin définitive de l'indépendance militaire de la France  qui avait été pourtant voulue par une partie de sa famille politique et notamment le général De Gaulle. La France a tout à perdre dans cette réorientation atlantiste qui contraint notre pays a suivre des guerres voulues par les Etats Unis qui ne nous concernent pas directement comme en Afgnanistan. C'est aussi faire courir à notre pays le risque de représailles et d'attentats terroristes.Enfin ne nous ne meprenons pas, le combat contre Ben Laden et les talibans permet surtout aux américains de diposer de bases avancées face à deux géants émergents; l'Inde et surtout la Chine, sans oublier l'Iran qui est le voisin direct de l'Afganistan. Le combat pour les droits de l'homme dans cette région du monde est une couverture  classique. Les américains sont favorables à la démocratie lorsqu'elle va dans leur sens et conforte leurs interets... Par contre lorsqu'il s'agit d'un président élu démocratiquement comme Chavez, ou Allende au Chilie destitué avec l'aide de la CIA, c'est à dire  des leaders favorables à l'indépendance de leurs pays respectifs, les américains prétendent que ces régimes sont d'horribles dictatures. Par ailleurs , il n'existe pas de régime démocratique à proprement parler en Afganistan ou en Iraq, loin s'en faut. Les élections mettent aux prises divers partis qui reposent essentiellement sur des bases ethniques et qui sont très probablement tous adoubés par la puissance occupante. En outre, ces pays sont en proie à de multiples attentats, et à des conflits internes souvent d'ordre religieux.
Répondre
A
<br /> Vos remarques sont tout à fait intéressantes et je les partage à 90%. Vous avez raison de dénoncer l'atlantisme sarkozyen qui ne va pas dans la bonne direction car la pacification du monde passe,<br /> selon moi, davantage par l'ONU que par l'OTAN. Quant à l'attitude qui vise à permettre à nos industries, notamment l'entreprise du copain Dassault, de refourguer ses armes qu'il peine à vendre,<br /> elle est évidemment condamnable.<br /> <br /> En revanche, je ne partage votre point de vue sur les guerres d'Urak et d'Afghanistan. Certes, leur principe est condamnable. Mais, Bush nous les ayant légué et leur fondement étant de lutter<br /> contre le terrorisme international, il faut, en quelque sorte, finir le boulot. Notre armée présente en Afghanistan est utile car elle doit réduire les chances de voir les talibans revenir au<br /> pouvoir. Les Occidentaux ne font pas qu'y assurer la sécurité, mais ils contribuent au développement de régions constituant de bons terreaux pour le terrorisme islamiste. Dès lors, faut-il<br /> continuer cette oeuvre, coûteuse mais utile dans une région suffisamment instable, ou risquer de voir les fous de Dieu reprendre Kaboul, imposer le tchador aux femmes et réintroduire les<br /> tortures publiques comme sanction judiciaire?<br /> <br /> Là où vous avez raison, c'est sur la situation politique intérieure de ces pays. Les affrontements claniques au sommet de l'Etat sont une reproduction des tensions communautaires qui n'ont pas été<br /> résolues. Or, les tentatives de gouvernement d'unité national, voulues par Bush (avec un président sunnite et un chef de gouvernement chiite, ou inversement), ont échoué. Le dossier est complexe.<br /> Je crois qu'en commençant par une refonte de la carte politique du pays, introduisant une dose d'autonomie pour les principales régions (chacune majoritairement contrôlée par une des confessions<br /> pré-citées), on ferait un premier pas. Mais, je ne suis pas assez "calé" sur le sujet pour en dire plus ! Quoi qu'il en soit, la tâche reste immense... et longue.<br /> <br /> <br />
S
Bonjour Aurélien, vous abordez une question qui n'aura sans doute jamais de fin, et, en reprenant Hobbes, pour qui l'homme est un loup pour l'homme, on peut, je crois, seulement diminuer cette violence (interindividuelle, collective ou internationale), mais non pacifier le monde. Bien sûr, je ne dis pas que vous être un utopiste ^^ Loin de là, je me suis seulement interrogé sur une phrase "on choisit de donner l'exemple en réduisant nos propres forces en espérant que les risques diminueraient en conséquence", puisqu'elle repose sur une seule condition l'espoir.<br /> Je ne suis pas un fana de la realpolitik, puisqu'elle conduit généralement à abandonner certaines valeurs fondamentales au profit d'un cynique "la fin justifie les moyens". Encore que... Si on y réfléchit un peu plus, on peut se demander quels sont les gouvernements qui ont plus d'intérêts à la pacification qu'à la guerre. Hélas, à part les pays occidentaux, ce serait dur à trouver. Dès lors, la démilitarisation passerait d'abord par la démocratisation. Mais ce serait supposer que le peuple forme une entité homogène avec une volonté de paix. C'est sans doute vrai pour la plupart des gens. En revanche, il ne suffit pas d'une majorité de gens pour qu'une dictature s'installe. Il faut donc des institutions légitimes et fortes pour résister à ces prises de pouvoir qui réinstaurent les cycles de violence. Or, ce pouvoir régalien repose à son tour sur "l'usage légitime de la coercition", si ma mémoire est bonne, c'est de Max Weber. On le voit avec les violences urbaines actuelles (voitures brûlées, commissariats pris d'assaut, etc) combien la sécurité publique et la paix sociales ne dépendent pas que d'une répartition des richesses mais de l'exercice par le pouvoir d'un juste recours à la force. Il en est de même entre les Etats. <br /> Il faut donc une hiérarchie des forces militaires, et non sur un rééquilibrage. Il fallait bien être plus et mieux armé que l'allemagne nazie pour la vaincre... Globalement, je reste sceptique à l'idée que le désarmement US soit un modèle que les Mollahs d'Iran ou Kim Jong Il voudraient suivre...<br /> Je souhaiterais pour finir réagir à ce que vous dites concernant la demande de Netanyahu d'un Etat palestinien démilitarisé. Votre réaction me surprend, puisqu'il me semblait que vous souhaitiez aller dans le sens d'une démilitarisation. A quoi cela peut-il servir de surmilitariser une région avec dans un territoire limité deux Etats avec deux armées ? Quel sens cela peut-il avoir ?<br /> Plus précisément, Netanyahu cherche à savoir quel est le véritable projet de paix palestinien. En France particulièrement, les médias n'évoquent pas du tout la situation en Palestine, où la dictature, le népotisme, le clientélisme religieux vont de pair avec un discours de haine antijuif. On enseigne aux enfants (dans des manuels scolaires financés par l'UE) que le but est la libération totale de la Palestine, et que cela se fera par le martyr et le meurtre des israéliens ("la libération de la Palestine se fera dans un bain de sang"). Pour être honnete, je pense que les Israéliens ont besoin de preuves (cf. http://contrecourant1.wordpress.com/2009/05/13/a-lecole-de-la-haine-medias-islam-et-judeophobie/). Ils ont subi plus d'attentats que n'importe quel autre pays au monde et, à quelques kilomètres de chez eux, ils savent que les médias appelent au meurtre. Aurélien, si le désir de paix des Palestiniens est réel, pourquoi ont-ils besoin d'une armée ? Pour info, la situation sanitaire, sociale et éducative dans les villes "palestiniennes" est meilleure que dans les pays limitrophes, et le niveau de vie des arabes israéliens est supérieur à celui des pays voisins réunis.<br /> Autre élément, géostratégique. La distance entre la méditerranée est la première ville "palestinienne" sur la ligne d'armistice de 1967 (ce n'est pas une frontière juridique) est à moins de 15km. (je vous invite à lire cet article : http://contrecourant1.wordpress.com/2009/04/23/israel-le-droit-a-lauto-defense-et-la-menace-terroriste/#more-195 ) Pas un seul pays au monde ne peut être défendu dans ces conditions. Et jusqu'à présent, aucun signe ne laisse entendre que les pays arabes ne chercheront pas leur revanche militaire...<br />
Répondre
A
<br /> Bonjour Sacha !<br /> <br /> D'abord merci de votre longue contribution à ce débat. Elle est d'autant plus intéressante que vous soulignez un fait qui semble central: "la démilitarisation passerait d'abord par la<br /> démocratisation". J'ajouterais que la démilitarisation ne peut être, je pense, que l'aboutissement d'un très long processus qui suppose des tas de conditions: résolution de tous les contentieux<br /> frontaliers, développement politique et socio-économique des Etats fragiles, réforme de l'ONU et des instances internationales pour qu'elles deviennent plus représentatives, fin de la diplomatie et<br /> de la supériorité occidentales, etc.<br /> <br /> La liste est longue. Mais, tant que toutes ces conditions prélables n'auront pas été réunies, c'est-à-dire tant que ce que j'appelle les "risques" (terrorisme, rébellions, gouvernements<br /> totalitaires) n'auront pas été écartés, il est impensable de démilitariser nos Etats occidentaux. Le nucléaire sert ici de symbole. Ce n'est pas l'arme dont nous usons quotidiennement sur les<br /> terrains où nos soldats opèrent. Ce n'est pas non plus l'arme du futur: d'où l'empressement d'Obama d'en finir... avec l'objectif de freiner les ambitions iraniennes et rendre leur discours<br /> caduque. Dénucléariser les grandes puissances, c'est ne plus donner à l'Iran une occasion de centrer son discours sur ce thème.<br /> <br /> Sur la question proche-orientale, deux précisions (je rédigerai sans doute un article sur le sujet dans les prochaines semaines):<br /> - d'après ce que je lis dans la presse française (le Nouvel Obs récemment), la situation en Cisjordanie est plus qu'acceptable car le gouvernement Fayad a semble-t-il remis de l'ordre dans une<br /> situation propice au développement de l'extrêmisme. J'en déduis, sans être inonder d'informations sur le sujet, que les Palestiniens modérés font des efforts pour construire les prémices d'un Etat<br /> au service de la population;<br /> <br /> - dans le discours de Netanyahu, je constate une chose. Il parle pour la 1ère fois d'un Etat palestinien mais entoure cette concession (c'en est une... et c'est donc un progrès, que je salue !) de<br /> tellement de conditions qu'au fond, même avec des négociations directes, les leaders palestiniens n'ont plus beaucoup de marges de manoeuvre. Le premier ministre isarélien s'est contenté de lister<br /> tous les sujets sur lesquels il ne bougerait pas. Quand l'enjeu est si important, on ne grandit qu'en faisant des concessions, qu'en acceptant de changer de position dans l'intérêt général. Ici,<br /> Netanyahu entre-ouvre la fenêtre et ferme la porte à double-tour. C'est comme cela que je le ressens !<br /> <br /> Peut-être ai-je tort. Vous savez, ce dossier est très difficile. Au moment de la guerre à Gaza fin décembre, j'avais une position dure face au gouvernement israélien. Et c'est en lisant des blogs<br /> ou des articles d'horizons différents (comme ce que vous me proposez) que j'ai changé d'opinion. Je n'ai pas honte de le dire ! Au contraire... Or, dans ce dossier plus qu'ailleurs, la paix ne se<br /> gagnera qu'avec l'appui de politiciens intelligents, déterminés mais humbles. Netanyahu ne me donne pas cette impression !<br /> <br /> <br />