Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Vers un échec du G20?

La réunion qui s'est tenue hier à Washington, même si elle n'est que la première d'une série de sommets internationaux rassemblant le G8 et douze pays dits émergents, n'a semble-t-il abouti à rien de concret. Il faut dire que mettre d'accord vingt Etats, plus ou moins durement touchés par les conséquences de la crise, et aux gouvernements idéologiquement si différents, n'est pas chose facile. D'ailleurs, sauriez-vous nommer les vingt pays qui étaient présents? Voici la réponse: 1- Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Japon et Russie forment le G8; 2- à cela s'ajoutent donc les douze pays émergents suivants: la Chine, l'Inde, le Brésil (évidemment !), ainsi que l'Espagne, la Turquie, le Mexique, l'Argentine, l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, la Corée du Sud et l'Australie. Des représentants de tous ces Etats s'étaient préalablement réunis au Brésil pour préparer le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tenait donc aux Etats-Unis en présence de George W. Bush et en l'absence de Barack Obama. Or, c'est de là que venait la principale difficulté: le 44ème président élu des Etats-Unis ne souhaitant pas participer à une réunion avant son entrée en fonction, il semble évident que la réunion d'hier ne pouvait que servir à préparer le terrain, toute décision étant reportée à une date ultérieure, au-delà du mois de janvier. Et même si, pour la forme, on annonce l'adoption d'un document de travail contenant 50 propositions, ce sont les ministres des Finances des pays concernés qui sont chargés, d'ici au 30 avril, de trouver des solutions concrètes à appliquer dans les plus brefs délais.

Bref, avant de voir Barack Obama autour de la table, il faudra encore attendre plus de 150 jours. Alors que super-Sarko, lors du sommet préparatoire de Bruxelles (où il avait annoncé être en mesure de porter la bonne - et unique - parole européenne), avait promis une seconde réunion dans les cent jours. Mais, cela n'est qu'un détail. Tout comme celui du choix de la ville hôte de la réunion prévue fin avril: en coulisse, Sarko et Gordon Brown aurait convenu de proposer à leurs partenaires la ville de Londres... Pour des dirigeants de pays riches et industrialisés, qui veulent montrer au monde leur capacité d'écoute et leur envie d'intégrer à la prise de décision des pays qui comptent pour bâtir l'avenir de la planète, le choix de Séoul, d'Ankara, de Buenos Aires ou du Cap n'aurait-il pas été plus pertinent, plutôt que de convoquer les deux réunions dans deux villes de pays du G7? Mais, là encore, ce n'est qu'un détail. Et, à mon avis, encore un de ces coups manqués qui, parce qu'il ne s'agit que d'un symbole, ne coûte rien à nos dirigeants et pourrait prouver leur volonté de dialogue avec leurs nouveaux partenaires, jusque-là tant négligés. Quant au fond, en dehors de cette déclaration de principe - certes, un peu plus ambitieuse que celle à laquelle on aurait pu s'attendre -, l'actuel locataire de la Maison-Blanche s'est encore illustré: Bush fils a en effet eu la bonne idée de déclarer, cette semaine, avant la tenue de cette réunion, qu'il ne saurait être question de mener une réforme structurelle du système financier mondial puisque le capitalisme est le meilleur moyen que les hommes aient trouvé pour financer leurs projets. Bref, la crise n'est qu'un épisode et il faut réfléchir sur le long terme (ce qui est juste) sans chercher à corriger les causes qui ont tout de même conduit à une crise financière et économique d'une telle ampleur.

Et, même s'il a quelque peu mis de l'eau dans son vin (en déclarant, hier, qu'il se félicitait de voir vingt pays réfléchir ensemble à la construction d'un avenir commun par le dialogue), le futur ex-président des USA reste tout de même fidèle à la ligne des républicains, en envoyant un message clair: "plus ultra-libéral que moi, tu meurs !". On n'avait pas l'habitude d'entendre W. parler d'économie et de développer ses théories en la matière... et tant mieux ! Il a suffisamment détruit l'image de son pays avec ses stupides théories diplomatiques. Si, en plus, il avait tenu aussi clairement ce genre de discours en matière économique... Mais, heureusement, les électeurs américains ont fait le meilleur des choix et, dans quelques semaines, les discussions pourront sans doute aboutir à des conclusions bien meilleures, la méthode Obama consistant à prendre des décisions collégiales, sans entamer ni les intérêts américains (bien sûr !) ni ceux du monde. Dès lors, "ce samedi s'est tenue la première réunion du G20, entre les membres habituels du G8 et les pays émergents, pour "refonder le capitalisme mondial" et apporter une réponse collective à la crise financière débutée en septembre. En attendant une nouvelle réunion dans les prochaines semaines, pensez-vous que ces rencontres de chefs d'Etat et de gouvernement peuvent aboutir à un résultat efficace?". C'est le sujet du "sondage de la quinzaine" que je viens de mettre en ligne et sur lequel vous pouvez vous prononcer jusqu'au 30 novembre... et n'hésitez pas à laisser un commentaire expliquant votre choix, soit sur l'espace dédié aux commentaires sur la page du sondage, soit en l'attachant directement à cet article.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Salut Aurélien,<br /> <br /> J'ai le même sentiment que toi, ce sommet ne semble pas avoir aboutie à grand chose!<br /> Choisir Londres comme seconde ville hôte c'est normal moi je trouve, enfin logique car la City de Londres représente bien la crise actuelle ;)<br /> Pour ce qui est de Obama, je ne suis pas sur que cela grand chose mais de toute façon cela ne peut pas être pire!
Répondre
A
<br /> Salut Lewalis, je ne suis pas du tout d'accord sur le choix de Londres. On a déjà fait une réunion à Washington, aux Etats-Unis, dans le pays qui est au coeur de la crise. Si nous voulons montrer<br /> aux Etats du sud qu'ils sont des partenaires indispensables, pourquoi ne pas choisir une ville d'un pays pauvre? Je le préfèrerais car cela prouverait, symboliquement, que l'on se penche<br /> d'abord et avant tout sur l'avenir, et non qu'on jette un énième coup d'oeil dans le rétroviseur. Construire un nouveau capitalisme suppose, certes, de prendre la mesure des erreurs du passé,<br /> mais doit aussi se faire en choisissant de nouvelles voies pour l'avenir...<br /> <br /> <br />