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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Au PS, quel désastreux spectacle !!

Vu de l'extérieur (je ne sais pas ce que les militants qui sont présents sur place en pensent, en se trouvant à l'intérieur), la situation au Parti Socialiste, qui tient ce week-end son 75ème Congrès à Reims (photo) , la ville des sacres des rois de France, est détestable. Et le mot n'est sans doute pas assez fort pour décrire cette querelle de personnes que les médias tendent par ailleurs à amplifier. Dans sa chronique matinale quotidienne, David Abiker (le "M. Web" de France Info) décrivait la situation du PS en marge d'une présentation du Festival "Halte au long" qui récompensera ce week-end les meilleurs très-court-métrages de 3 à 5 minutes enregistrés à l'aide d'un téléphone portable, par exemple. Et cela donne ça: "Alors, dans cette époque qui fait du court, de la brièveté et de l’instantanéité un critère d’excellence, on comprend mieux pourquoi les atermoiements du long-métrage socialiste insupportent même les amateurs de buzz et d’info les plus patients. Le PS est désormais sommé de donner un premier secrétaire à l’opinion. Dépêchez-vous ! crie-t-elle affamée, même les cardinaux en conclave sont plus rapides pour "télécharger un pape". Mais non, le Parti Socialiste prend son temps que ça en devient ex-as-pé-rant. Et pourtant, en étirant sur la longueur son psychodrame, le PS en très très bas débit, applique un des enseignements majeurs de celui qui avait fait son unité à Epinay en 1971. « Il faut donner du temps au temps ». Facile pour François Mitterrand de patienter. Là où il est, on a l’éternité". Franchement, je n'ai pu m'empêcher de rire en entendant ces quelques lignes prononcées, évidemment, d'un ton cool et à un rythme plus que maîtrisé.

Mais, force est de constater que, depuis de longues semaines, les débats d'idées, les rapprochements de contributions pour parvenir à des motions, les deux votes séparés de quinze jours avec, entre-temps, ce Congrès où, finalement, paraît-il, tout va se décider, dans l'ombre, sans l'avis de ces militants qui ne peuvent pas (ou ne veulent pas?) se rendre à Reims, ne donnent pas du PS une image très positive. Certes, la démocratie vit au sein du parti, les débats en section et les oppositions sur des sujets que chacun considère comme fondamental (la fameuse question des alliances étant la plus évoquée !) permettent aux militants de parler du fond de leur projet... même si, via les médias, les simples citoyens n'y comprennent rien ! Sauf que, cette démocratie, pourrait bien être bafouée: d'une part, en écartant la motion arrivée en tête en la reléguant peut-être dans la future minorité du parti (alors même que le Premier secrétaire sortant ne pouvait l'imagine quand les enquêtes donnaient la motion qu'il soutient gagnante !); d'autre part, en parvenant à dégager un chef de file dans les couloirs du Congrès avant que les militants n'aient à le choisir. D'où cette question, dans la bouche de certains observateurs: mais pourquoi ne pas demander à tous les candidats à la direction de parti de subir une élection à deux tours, l'élu du second tour devant, pour l'emporter, rassembler une majorité? Non ! La solution serait tellement simple qu'il est impossible de l'imaginer... d'autant que ce serait donner la parole aux adhérents et reléguer les dirigeants du parti au rôle de spectateur. Impensable, donc !

Et, alors que chacun jure la main sur le coeur qu'il ne veut parler que des idées (leur conception du monde, leur diagnostic de la crise, les valeurs sur lesquelles un programme devrait être bâti, les mesures concrètes qui y correspondent, les alliances), tout le monde ne parle que des personnes. Ceux-là même qui s'attaquent à la personne de Ségolène Royal, qui est (déjà) au coeur de ce Congrès, se réunissent dans un bureau à la veille de l'évènement pour voir si un front anti-Ségolène, totalement incohérent, ne pourrait pas être créé pour empêcher la présidente de Poitou-Charente de prendre le parti. Si ce front venait à se créer et à l'emporter, le PS sombrerait: même si le "ni-ni" de Bertrand Delanoë risque de le freiner, ce mouvement n'aurait qu'un but: empêcher Mme Royal de devenir première secrétaire... au risque de renforcer l'image d'une personnalité (encore populaire) "broyée" par les archaïsmes d'un parti qui continue, au final, à ne "regarder [que] son nombril" (ce que critiquent pourtant, tout en le faisant, tous les lieutenants des Delanoë, Aubry, Royal et Hamon !). Mais, pourquoi l'ex-candidate à la présidentielle gêne-t-elle? Pour deux raisons fondamentales: 1- elle est porteuse d'une nouvelle manière de faire de la politique, menant son combat trop en dehors du parti, voulant aujourd'hui le prendre pour en faire un parti de masse, qui parte à la rencontre des Français et qui permette au futur candidat à la présidentielle de 2012 de bénéficier d'une base solide, qui plus est s'il (elle) est choisi(e) par le biais d'une primaire ouverte aux sympathisants; 2- elle est sans doute la seule à avoir tiré les leçons (au moins une partie) de son échec à la présidentielle... ce que les actuels dirigeants du parti ne risquent pas de faire, puisqu'ils en portent une part non négligeable. Et le vote sur les motions aura peut-être été un message de la base à cette direction qui ne pense qu'aux places qu'elle pourra garder (et ne pas céder à ses "adversaires").

Alors que le PS aurait besoin d'un bon affrontement, d'idées et de personnes (qui ont des conceptions différentes de la manière de gouverner le parti lui-même), pour apparaître crédible, ces chefs veulent continuer à nous faire croire qu'ils souhaitent le "rassemblement" (ce mot qui, dans la mode socialiste, a remplacé le mot "rénovation"). Or, ce rassemblement de "2, 3 ou 4 motions", comme le disait dernièrement François Hollande, c'est précisément ce qu'il ne faut pas faire: c'est avec cette méthode que le PS en est là où il est... Et le mérite de Ségolène se trouve là: elle bouscule les habitudes, évoque des tabous que les autres présentent comme une hérésie "pas assez à gauche" (mais, que cela signifie-t-il?) et parle sans détour de son ambition personnelle... éliminant d'emblée le problème de ses prétentions présidentielles, elle contribue à bâtir autour d'elle une équipe et un avant-projet. Et c'est sans doute cette voie qu'il faudrait suivre pour espérer l'emporter dans un peu plus de trois ans. Car, ne nous le cachons pas: 2012 est dans toutes les têtes. Et, heureusement, d'ailleurs: un parti de gouvernement, premier parti d'opposition, qui se choisirait un leader en ne pensant qu'aux échéances intermédiaires locales aurait toutes les chances d'être hors-jeu au moment des échances nationales. Car, un projet politique doit être global: il doit apporter des réponses aux problèmes des Français à tous les niveaux de décision et, au cours des prochaines élections européennes, on ne peut pas séparer le programme des socialistes européens d'un éventuel programme de gouvernement au niveau national ! Ce serait incohérent... et, surtout, incompréhensible pour les électeurs.
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C
Croyez-vous que nous allions vers un monde meilleur ?<br /> Le décorum ne cache-t-il pas un univers de plus en plus impitoyable...pas qu'à Dallas !<br /> Cordialement
Répondre
A
<br /> Je suis assez d'accord. Je dirais même que les apparences ne suffisent pas à cacher une réalité très difficile, à savoir le maintien et le creusement de toutes les inégalités entre Etats, entre<br /> habitants de ces Etats, à l'intérieur des pays (qu'ils soient prétendument riches ou clairement pauvres). Bref, notre monde va mal. Et c'est notre devoir de citoyen à essayer de contribuer à<br /> l'améliorer, en réfléchissant aux moyens de construire un monde meilleur et en faisant des propositions !!<br /> <br /> <br />