Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Obama, Sarko, le G20 et l'économie

Sans tomber dans l'histoire-fiction (du genre: "et si cela s'était passer comme cela?"), il semble clair que, sans la crise financière mondiale et la crise socio-économique américaine, Barack Obama n'aurait pas été aussi facilement élu 44ème président des Etats-Unis. Plébiscité par les minorités et par les couches populaires, dont les conditions de vie ne font que se dégrader, le candidat démocrate est très attendu, aussi bien par ses concitoyens qui voyaient dans son programme électoral le moyen de sortir de la tempête, que par le reste du monde qui attend du successeur de George W. Bush qu'il participe rapidement à la refondation du "capitalisme financier mondial" en lui imposant règles et limites. Dès lors, les prochains mois seront cruciaux et, à l'occasion de la première conférence de presse que le nouveau locataire de la Maison-Blanche a tenu dans son fief de Chicago vendredi, le monde avait les yeux (et les oreilles) tourner vers celui qui semble tenir une part importante de la réponse à apporter à cette crise dont les Etats-Unis ont été l'épicentre. Et les principales déclarations d'Obama, entourées par l'ensemble de son équipe de conseillers spécialisés dans le domaine économique, ont de quoi rassurer (même s'il faut, évidemment, attendre les actes): afin de rassurer les marchés et d'envoyer un signal à ses partenaires, il a rappelé que cette crise mondiale n'aura de réponse que mondiale et qu'il participerait à l'élaboration de cette réponse en s'y attaquant "de front, immédiatement après [son] entrée en fonction". Il s'est par ailleurs dit favorable à la mise en place d'un nouveau plan de relance qui concernerait directement, et contrairement au plan Paulson pour les banque, l'économie en soutenant les PME et le secteur automobile, deux piliers parmi les plus menacés.

Et, pendant ce temps-là, de ce côté-ci de l'Atlantique, le président en exercice de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy cloturait le sommet de Bruxelles, préparatoire au sommet du G20 qui se tiendra à Washington en fin de semaine. Et là aussi, le volontarisme affiché par le président français a de quoi rassurer: confirmant que l'Europe parlera d'une seule et même voix (la sienne) ce 15 novembre, il a tenu à préciser que deux réunions du G20 (au moins) seraient nécessaires, la première en compagnie de George W. Bush (dont l'administration a concocté le fameux plan Paulson) et en l'absence possible de Barack Obama, lequel assisterait, dans les cent jours, à une seconde réunion. Autrement dit, après son investiture officielle le 20 janvier prochain. De quoi assurer une sorte de transition et de continuité dans la gestion mondiale de la crise. Voilà qui semble donc aller dans le bon sens: le calendrier et la volonté d'instaurer un dialogue fructueux entre Etats-Unis, Union européenne et Etats émergents (légitimement conviés à ces réunions) étant sans doute les gages d'une réussite de ces sommets qui, entre puissances dominantes de la planète, n'auraient fait qu'aggraver les choses. Et, même si la prudence est de mise, car on ne sait jamais ce qui pourrait être décidé au-delà des beaux discours d'unité et de "convergence de vue", on peut penser que cette réunion produira des résultats. A moins que les intérêts particuliers des uns freinent la réalisation d'une oeuvre collective qui préserve d'abord l'intérêt général. Ce qui serait le signe que les mentalités n'auraient alors pas changer. Mais, compte-tenu de ce qui a été fait, au Brésil ce week-end, par les représentants des vingt Etats concernés pour préparer la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de Washington, où les déclarations de bonnes intentions étaient tout de même de rigueur, on peut penser que la discussion devrait aboutir à un avant-projet équilibré.

Reste un point, que certains considéreront anecdotique, mais qui semble en fait fondamental: l'activisme de "super-Sarko" (qui se prend un peu pour le président - ou le roi? - du monde sans lequel aucune solution n'aurait pu être trouvée) ne sera-t-il pas impossible lorsque la nouvelle administration américaine sera opérationnelle? Autrement dit, les regards qui se sont portés sur cette Europe sous présidence française, de par le peu de crédibilité dont jouit l'administration Bush, ne risquent-ils pas de se détourner pour observer tout ce qui se fera prochainement à Washington? Bref, le président Obama n'éclipsera-t-il pas notre président français, lequel tolère assez mal de ne pas être sous les projecteurs? C'est plus que probable dans la mesure où, fin janvier, Sarko ne sera plus président du Conseil européen et Barack Obama aura pris la tête de la toujours première puissance mondiale, et dont les prises de position vont être déterminantes pour l'avenir. Même si cela n'empêchera pas Sarko de continuer à jouer les sauveurs de l'Europe, ce que le président tchèque supporte mal - en des termes diplomatiques - alors qu'il s'apprête à prendre, au 1er janvier, cette présidence tournante du Conseil européen. Que notre hyper-président fasse profiter de son énergie pour hâter la prise de décision et imposer à nos partenaires de décider sans se reposer sur leurs lauriers, c'est bien... mais qu'il se prenne pour le sauveur ou le messie que le monde attendait, qui par ailleurs, et du jour au lendemain, a entièrement changé son discours, c'est inquiétant. Parlant à gauche, agissant à droite, il est devenu le pourfendeur des ultra-libéraux inconscients qui ont laissé perdurer un système qui ne pouvait qu'aller dans le mur, alors qu'il est au pouvoir depuis mai 2002 !! Sans compter que dénoncer les méfaits d'un système qui est dans le mur, après coup, ce n'est pas être visionnaire, ni préparer l'avenir en se plaçant dans une démarche de long terme. Tout ce qu'un homme politique devrait pourtant faire ! A suivre, donc...
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article