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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

1ère mesure d'un quinquennat: la fin de l'argent-roi

Hier soir fut une rude soirée. Rien de catastrophique, je vous rassure... mais une succession de moments télévisés qui poussent à s'indigner puis à réfléchir.

 

Acte 1: "Money drop". Comme tous les soirs, en semaine, je regarde le jeu télévisé "Mot de passe" animé par Patrick Sabatier sur France 2 entre 19h et 19h40. Le principe est simple: en utilisant un seul mot, les candidats doivent faire deviner à une personnalité (venue faire sa promo) une liste de mots. Exemple: pour faire deviner "escargot", vous dites "animal", "gluant" et "Bourgogne". Voilà une façon ludique de faire deviner des mots en vérifiant qu'on en connaît l'exacte définition et en jouant avec les subtilités de la langue française. En attendant le 19h45 de M6 (un journal complet et très pédagogique), je zappe sur TF1 pour regarder les dernières minutes du nouveau jeu de la chaîne, intitulé "Money drop" et animé par l'excellente Laurence Boccolini. Le principe est simple: au départ, un couple dispose de 250 000 €uros en liasse de billets et, à chaque question, il mise une partie de cet argent sur les 4 réponses proposées... Les liasses misées face aux mauvaises réponses sont perdues. Il faut répondre à huit questions. Hier soir, un couple semblait bien partie: à la 8ème question, il disposait encore de 210 000 €uros, n'ayant donc perdu que 40 000 € par de mauvaises mises aux sept questions précédentes. Sauf que la 8ème question est "quitte ou double": une question, deux propositions et l'obligation de miser la totaliser de la somme possédée. Le couple avait donc une chance sur 2 d'empocher un méga-pactole et une sur 2 de tout perdre, et repartir comme il était venu ! La question était la suivante: "Entre Secret Story saison 1 et L'île de la tentation saison 1, laquelle a été diffusée par TF1 l'année de la sortie en salles de Taxi 3?". Question, au demeurant, essentielle... qui va permettre au téléspectateur de sa cultiver ! Le couple mise, et se trompe. Envolés, les 210 000 €uros !

 

Les liasses tombent dans un puits et sont récupérés, quelques mètres plus bas, par un videur de boîte de nuit, en costard noir et blanc, qui les range dans une malette. Ce mec baraqué n'est pas le seul: à vue d'oeil, le plateau en compte quatre ou cinq, payés à ne rien faire (comme les blondasses d'autres jeux télévisés) ou plutôt à donner encore plus de lourdeur à l'ambiance du jeu. Une musique effrayante, de longues minutes d'attente et de silence complet. Et, à la fin, un couple qui retient ses larmes. Quel intérêt d'évoquer ce jeu, ici? D'une part, j'avais envie d'exprimer ma colère face à l'existence d'un tel programme, typique du TF1 qu'on déteste. Aucune imagination de la part des dirigeants de la chaîne puisque le concept vient directement des Etats-Unis. Aucune envie de récompenser des candidats sur leur culture générale puisque le couple pré-cité à chuter sur une question portant sur la date de lancement d'une télé-réalité de la chaîne, comme si un tel programme faisait partie d'une quelconque "culture générale française". Je passe sur le nom, évidemment anglais, du programme: la 1ère chaîne ne doit pas compter assez de cerveaux pour imaginer un titre en français... Le pire de tout, c'est cette tendance à faire miroiter aux candidats, et au public qui regarde l'intégralité du jeu (or, les audiences sont tout aussi brillantes que celles de Secret story, diffusé une heure plus tôt !), la possibilité d'un gain aussi astronomique en si peu de temps: ici, gagner 210 000 €uros (deux fois le prix d'une maison que je vais mettre 25 ans à rembourser, au prix d'un crédit qui va permettre à ma banque d'empocher 50 000€ de gains à travers le taux d'intérêt !) en trois quarts d'heure ! Quand on pense qu'un gagnant de "Questions pour un champion" (exercice autrement plus stimulant et intelligent) ne peut espérer gagner qu'un dixième de ce montant à condition de battre 20 adversaires en cinq émissions consécutives !! L'esprit TF1 me dégoûte de plus en plus...

 

Acte 2: les nouvelles révélations du clan Kennedy. Passé l'effarement de ces 5 minutes devant un programme "made in TF1", je zappe sur M6 pour regarder le journal du soir. La crise boursière est évidemment en "Une". Un sondage, réalisé sur le site de la chaîne, révèle que 70% des Internautes estiment que le gouvernement ne sortira pas le pays de la crise et qu'il ne peut rien face à la toute-puissance des marchés. Tu m'étonnes ! Le fait marquant du jour, c'est la baisse de 5% du CAC 40 après une journée de toute petite hausse, mardi. Et cette conclusion d'un journaliste: la réunion express à l'Elysée n'a pas rassuré les marchés... Quel dommage ! D'autant que le ministre de l'Economie, M. Baroin, qui annoncera les mesures définitives à la fin du mois, se donne bien du mal pour rassurer les marchés et permettre à la France de conserver son triple A: un enjeu de grande importance ! Le journal s'achève sur un sujet qui suscite la curiosité: un film d'entretien, réalisé par un ami de Jackie Kennedy, dans lequel l'ex Première dame américaine se confie au lendemain de l'assassinat de son époux, sera bientôt diffusé outre-Atlantique. Et, il contient des révélations fracassantes: en l'occurence, qu'excédée par les infidélités de son mari, Jackie a elle aussi eu des aventures extra-conjugales. Ceci dit, ça ne changera pas la face du monde... sauf quand le reportage se conclut par cette phrase: "c'est la fille Kennedy, Caroline, qui a donné son autorisation à cette diffusion, normalement impossible avant au moins 30 ans, contre un chèque de 10 millions de dollars". Patatras: encore une affaire de fric ! Période maudite !

 

Acte 3: le Real mise sur un gamin. Après le 19h45, je continue t'étancher ma soif d'info en visionnant le 20 heures de France 2, présenté par la ravissante et talentueuse Marie Drucker. En fin de journal, un reportage est consacré à Leonel Angel Coira, 7 ans. Son nom ne vous dit rien. Mais, dans 15 ans, il sera peut-être une star du ballon rond, multimillionnaire comme certains de ses aînés. Pourquoi fait-il l'actualité? Parce qu'il vient d'être recruté par le Real de Madrid, qui l'a repéré pour ses talents de jeune footballeur et qui veut en avoir l'exclusivité. En clair: le club espagnol va assurer sa formation sportive et lui fera signer, à ses 16 ans, un contrat professionnel. Une sorte de mise sur un espoir qui rapportera quelques millions d'€uros au club dans quelques années. Dans le sujet diffusé, une pédopsychiatre dénonce une telle mise qui s'apparente à un investissement en bourse. Or, il s'agit d'un être humain, d'un jeune enfant... Mais, l'époque veut cela. Les hommes sont devenus des numéros, des objets que les marchés, les patrons, les recruteurs s'échangent ou traitent sans la moindre considération à condition que cela leur rapporte un maximum d'argent. Je crois que ma détestation de l'argent-roi, de cette époque que la grande crise de 2008 semble avoir décuplée, atteint ses limites.

 

Mais, je ne veux pas rester dans l'indignation, nécessaire mais insuffisante. En tant que citoyen, je dois réagir. Nous devons réagir. D'où cette double proposition, qu'un(e) futur(e) président(e) de la République pourrait faire adopter, dès son accession à l'Elysée, pour faire de la France le pays qui aura fait le premier pas et qui pourrait ainsi servir d'exemple àaux autres Etats. 1- Créer un salaire maximal, incluant aussi bien la part fixe que la part variable (primes aux résultats et autres bonus), valables pour tous les salariés français, qu'ils soient cadres dirigeants, chefs d'entreprises (privées comme publiques) ou grand sportifs: montant à déterminer. 2- Fixer un plafond maximal de gain possible aux divers jeux (télévisés, de grattage, de pari qu'ils soient ou non en ligne). Bref, redonner à l'argent et au travail les valeurs que Sarkozy a échoué à leur redonner. Faire comprendre aux citoyens, notamment à nos enfants, que pour gagner de l'argent, il ne suffit pas d'être dealer ou de postuler à un jeu télé... mais qu'il faut le mériter en travaillant. Les lobbies (Française des jeux, sociétés de paris en ligne, sociétés de production...) y feront obstacle. Faire miroiter des sommes de rêve, c'est pour eux engranger un bénéfice proportionnel à l'espoir suscité chez les citoyens. Au mépris du risque qu'ils leur font courir: combien, chaque année, les jeux d'argent entraînent-ils de cas de dépendance conduisant au surendettement d'un foyer? Et combien sont indirectement liés à des suicides? Ce serait presque une question de santé publique !

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